Lettre 007 – Cher Père Noël

Lettre 007

10 novembre 2020

Cher Père Noël,

On m’a conseillé de t’écrire tous les jours. Waouw, quel challenge ! Pas que je sois peu bavarde mais, tu me connais, j’ai peur de lasser et je veux tellement bien faire que je me mets une pression énorme. Dans ces cas-là, j’ai tendance à vouloir fuir. C’est ce que j’ai fait, mais au bout d’un kilomètre il a fallu que je m’arrête et au bout d’une heure, que je rentre. Mais Père Noël, ne dit-on pas à cœur vaillant rien d’impossible ? Puis le ridicule ne tue pas, et ce qui ne me tue pas me rend plus forte.

De retour de ma micro fugue, j’ai décidé de préparer les enveloppes pour les étrennes. Une pour les pompiers, que mon cher mari, cancer ascendant bras cassé, aide à ne pas être au chômage. Je dois bien t’avouer que leur calendrier passe l’année dans un tiroir. Parce que cocher chaque jour qui passe en me demandant si les personnes qui se trouvaient à l’intérieur de la carcasse, en photo du mois de février, sont mortes et de quelles blessures et en combien de temps, ça me plombe le moral. Il y a quelques années, les pompiers du département voisin ont fait un calendrier dans lequel ils posaient nus. J’ai débarqué dans la cour de la caserne en mode Starsky et Hutch (nananananana). Dérapage de la Clio, je lui ai claqué un silent bloc.

Une fois rentrée chez moi, mains tremblantes et pupilles dilatées, j’ai feuilleté le Graal… Surtout, n’oublions jamais que c’est l’intention qui compte.

En ce qui concerne le facteur, il y a des années que je ne lui ai plus pris le calendrier. Il faut dire que notre factrice, dans le village où nous résidions encore il y a peu, m’a traumatisé. En effet, du jour au lendemain, elle a disparu. Avc, crise cardiaque, cancer, cuchclute aigüe et j’en passe. Les joies des petits villages, les rumeurs sont plus rapides que le débit internet. Bref, au bout de quelques mois les grenouilles de bénitier, lassées, ont décidé de l’enterrer.

Un jour de fin octobre, à l’orée d’Halloween et de la Toussaint, on a toqué à la porte. Lorsque j’ai ouvert et que je suis tombée nez à nez avec le fantôme de la factrice, j’ai poussé un cri si aiguë que Batman a débarqué. Tétanisée, j’ai réussi à lui acheter un calendrier avec des photos de chatons mignons. A la factrice hein, pas à Batman. Lui il n’en vend qu’avec des chauves-souris.

L’incident aurait pu rester anecdotique, mais début janvier la factrice a à nouveau disparu, pour réapparaitre fin octobre, un calendrier empli de chatons à la main et l’autre faisant l’aumône. Cela fait des années que cela dure. Cette factrice, c’est la dame blanche !

Cher Père Noël, je te laisse, mes enveloppes ont dû sécher, je vais donc les garnir de quelques euros.

Des baisers à toutes et tous !

Crédit photo : Amber Avalona sur Pixabay.

Publié par melaniebonnotauteure

Auteure et chroniqueuse littéraire.

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