Lettre 012 – Cher Père Noël

Lettre 012

19 novembre 2020

Cher Père Noël,

Ma sœur benjamine, Coralie… oui parce que Coralie c’est la benjamine, mais Benjamine n’est pas Coralie. Tu comprends ? Bref, cette dernière, qui d’ailleurs est la dernière pour de bon, m’a fait passer une robe dont elle ne veut plus et que je trouve très jolie. Elle s’habille en taille 34, moi en taille 36… sur un malentendu, ça aurait pu passer.

Dans l’après-midi, j’ai décidé de m’adonner à une séance d’essayage rocambolesque. Je ne te fais pas un dessin, mais ça devait brûler la rétine. Après avoir enfilé la fameuse robe, je me suis retrouvée coincée, les bras en l’air, le visage contre l’étoffe, les fesses confinées dans une culotte Gryffondor et les jambes, en mode « je suis d’origine espagnole et les esthéticiennes ne sont pas essentielles », à l’air. L’avantage, c’est qu’avec la fourrure d’un yack on ne ressent pas le froid.

Mathieu regrette de ne pas m’avoir vu traverser l’appartement en me tortillant comme un saumon remontant le courant de la rivière, afin de donner naissance à sa progéniture. J’ai traversé le logement, heurtant cloisons, meubles et autre portemanteau. J’en garde pour souvenir de multiples hématomes sur les jambes. A présent, elles sont tellement bleues et poilues, que je suis la copie conforme de Sully dans « Monstres et Cie ».

Au bout d’un moment, je me suis mise à crier, tout en priant que le voisin ne m’entende pas. Parce que pour faire connaissance, il y a quand même plus académique.

C’est alors que le manchot a sauté du congélateur, s’est saisi du couteau à pain et n’écoutant que son courage, a tranché le tissus qui me retenait prisonnière, d’un M qui veut dire Merdum. Je me suis retrouvée nue au milieu du salon, avec une frange dont je ne me souvenais pas être coiffée dix minutes plus tôt.

Je ne dirais pas que je cumule les bêtises mais plutôt que je multiplie les expériences. Certes, malheureuses, mais rappelle-toi que les sœurs Tatin ont créé un délicieux dessert par accident. D’accord, mon argumentaire ne tient pas debout puisque cette anecdote est fausse. Mais je reste persuadée que de mes maladresses, naîtra quelque chose d’utile. Peut-être un recueil de nos lettres qui fera sourire les gens en ces temps difficiles. Ca ne vaudra pas Eluard et sa « Liberté », mais ce sera beau de deviner des visages qui s’illuminent grâce à de petits arcs-en-ciel renversés, que l’on appelle plus communément des sourires.

Cher Père Noël, du fond du cœur, je souhaiterais que tu remplisses les chaussettes de Soazig avec des lecteurs, de Blandine et de Pauline avec des clients, de mon mari avec de la patience (il en faut pour me supporter) et de tous les autres avec ce dont ils ont le plus besoin. Parce qu’à chacune de nos correspondances, ils remplissent la mienne d’amour, de soutien, d’encouragements et cela me donne confiance en moi pour continuer sur le chemin de mon rêve, quelques soient les embûches.

Je vous fais des baisers à la cannelle.

A la revoyure !

Crédit photo : Kranich17 sur Pixabay.

Publié par melaniebonnotauteure

Auteure et chroniqueuse littéraire.

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