Lettre 003
20 novembre 2022
Cher Père Noël,
Tu dois te rappeler qu’à la fin de ma première lettre, je prédisais que rien ne se passerait comme prévu. (À vrai dire, c’est parti en vrille bien plus tôt que prévu.) J’aurais mieux fait de parier sur les numéros de l’EuroMillions…
Actuellement, nous sortons de l’organisation dite en « Macarena », ça braille en moulinant des bras. Nous entrons dans la phase « Madison », un pas en avant, trois pas en arrière. Nous finirons sur un « Cotton Eye Joe », ça part dans tous les sens, advienne que pourra… (Je viens de m’ambiancer sur cette chanson, je crois que j’ai pété la chaise de bureau. Oupsi !) Tout ça rien que pour fixer les dates. À l’idée de la quantité de choses qu’il reste à faire, j’en ai la rate au court-bouillon. Que Noé se méfie, parce qu’à ce rythme toute l’arche va finir en soupe populaire.
Afin de tenir le coup, j’ai décidé de me mettre au sport. Il paraît que la musculation permet de des cons presser. Pour être raccord avec l’actualité, j’ai aussi entamé une petite route du rhum. Je veille à toujours boire le verre à moitié plein. Une gorgée, un Prozac, une gorgée, un Xanax, etc… Bon, parfois c’est plus le bar qui me tient que ce que je tiens bon la barre.
Petit papa Noël, il faut que tu me donnes le secret pour ne pas craquer. Non, parce que l’excuse de y’a Mercure qui rétrograde (à un moment faut consulter un mécano), ça commence à me taper un tantinet sur le système. Tu comprends, si la cousine Dorothée est horrible à vivre c’est que la lune est pleine en Vierge (sic). De plus, c’est une lune rouge et jaune à petits pois, avec semi-éclipse partiellement totalitaire. (Illuminati ! Illuminatiiiiii !)
Heureusement, l’organisation de Noël n’est pas seulement synonyme de casse-tête, casse-bonbon, et autre casse-noisette. Je suis même très heureuse qu’après la naissance de Tortue, la famille se soit une nouvelle fois agrandie cette année. Non, pas avec un bébé ! Mollo le cigogneau ! On n’est pas non plus sponsorisé par la LPO pour récupérer tous les bébés que les cigognes égarent en passant.
Cher Père Noël, un homme aussi cultivé que toi doit connaître cette célèbre phrase prononcée par Jules César (le créateur de la salade, pas l’imperator), lorsqu’à la vue de Cléopâtre (la créatrice de la colle, pas la pharaonne), il fut frappé en plein cœur par la flèche de Cupidon : « Culi, cuti, cuni. ». Ce qui signifie : « C’est la femme de ma vie. ». (Au lycée, j’avais pris les options anglais renforcé et latin défoncé.) Forte de cet adage, et n’écoutant que son cœur, La benjamine a viré sa cuti (et son mec au passage) quand elle a rencontré Numéro 1.
C’est donc avec une grande joie que je te présente un nouveau membre de la famille. Son surnom est en effet inspiré de la série « Stranger Things », même si ma new belle-sœur n’a absolument rien à voir avec Vecna. (Par pitié, remettez Kate Bush dans son flacon de formol, et cette fois-ci bushez le bien.)
Père de Noël, entre Numéro 1 et L’homme qui valait trois dinars il y a quinze ans de différence. Aux yeux de la loi, mon mari pourrait être le père de sa belle-sœur. Punaise, avec un tel arbre généalogique on se croirait dans « Game of Thrones ». Sauf qu’ici le trône n’est pas de fer mais de faïence. Par contre, avec six pisseuses dans la famille, on joue bien aux chaises musicales… enfin au trône musical. Quelle famille !
Cher Père Noël, chaque année c’est pareil, l’organisation est aussi foireuse que la mission Apollo 13, mais tout comme l’équipage, I will survive.
De gros baisers chocolatés sur ta barbe immaculée.
Mél.
Crédit photo : bbbeti sur Pixabay.