Lettre 005 : Cher Père Noël

Lettre 005

4 décembre 2022

Cher Père Noël,

L’Avent ayant commencé, il est temps d’attaquer sérieusement les préparatifs de Noël, à commencer par la décoration.

Ma mère rêve d’un 25 décembre sous la neige. Même si elle habite bel et bien en zone blanche, elle a plus de chance de voir débarquer E.T. l’extra-terrestre cherchant désespérément à téléphoner à sa maison, que de s’exclamer : « Let it snow ! ».

Petit papa Noël, tu te doutes que c’était sans compter sur notre équipe de choc (la drame team) composée de Tortue, Le manchot di congelo, Shiva, mon père et moi. La séance de brainstorming a été fructueuse, Tortue, du bas de ses 20 mois, a rempli sa couche, Shiva, chatte noire démoniaque, a régurgité une boule de poils, et mon père a demandé si l’on mangeait bientôt. Heureusement, Le manchot a crié eurêka, alors qu’une ampoule se dessinait au-dessus de sa tête (LED et alimentée par La belle-grand-mère adorée , alias Le Diable s’habille en Damart, pédalant dans la cave, économie d’énergie oblige).

Il suffirait de remplir le jardin de billes en polystyrène (Greta Thunberg en PLS). Pour des raisons purement écolonomiques (écologie pour les pauvres), nous avons voté à l’unanimité pour cantonner le projet à une seule pièce de la maison. Ce qui demandait tout de même de trouver en quantité les fameuses billes pour garnir les poufs. Je parle évidemment des fauteuils en forme de poire, et non des bonnes poires du bois de Boulogne (verger parisien où il est courant d’y croquer la pomme).

Mais revenons-en à la drame team en route pour un vide-greniers. Mon père dans son fauteuil roulant, Tortue, Shiva et Le manchot installés sur ses genoux, et moi à pousser. (Ça pue l’arnaque… ou Tortue a encore honoré sa Pampers.) Ajoute à cela les poufs que nous avons achetés en chemin, on aurait dit Tonton du bled un 15 août sur l’A9.

Cher Père Noël, j’ai alors regretté notre déjeuner composé d’un burger double cheese, triple steak, quadruple sauce, quintuple portion de frites. J’ai tellement dû pousser que j’ai cru rivaliser avec Le Diable s’habille en Damart niveau descente d’organes.

De retour chez mes parents, nous avons caché notre trésor dans le bureau du paternel. Épuisés par tous ces efforts, Tortue, Shiva et Le manchot sont tombés dans les bras de Morphée. Avec le padre, nous en avons profité pour boire un vin chaud dans la cuisine.

Père de Noël, on ne laisse jamais une chatte, un bébé et un manchot seuls dans la même pièce, même s’ils dorment. Parce qu’à part leur avoir filé une triple dose de vin chaud infusé au Lexomil, ils se réveilleront avant d’avoir eu le temps de s’écrier : « Hall aïe ouante fort crismeusse iz you. » (Je chante couramment le yaourt bulgare. Je rêve même de participer à l’émission « Nouvelle tare. ») Bref… en ouvrant la porte, j’ai été emportée par une vague contenant autant de plastique que la Méditerranée.  

La meilleure amie de ces bip de bip à la bip de billes en polystyrène, c’est l’électricité statique. Me voici donc au format bonhomme de neige en train de sermonner trois boules à neige, dont une qui a encore posé une pêche qui sent pas la rose (plutôt logique pour une pêche). Quand ils recevront le paquet cadeau chez Bledina, ils vont pleurer… pas que de joie. Mais revenons-en à Shiva qui a trouvé intelligent de faire ses griffes sur les poufs, alors que Pif et Hercule sautaient dessus comme sur un trampoline.

Je ne sais par quel miracle nous avons réussi à récupérer toutes les billes pour les cacher au grenier. Je pense qu’elles vont y rester longtemps, très longtemps, voire à l’infini et au-delà. Alors que je fermais la trappe menant aux combles, la porte d’entrée s’est ouverte sur ma mère et La cadette. Ni vu, ni connu, je t’embrouille. (Hum… tout en écrivant ces lignes, je me souviens que les cartons des décorations sont encore au grenier.)

Cher Père Noël, je dois te laisser, Le manchot vient de passer passeport à l’aile. Il compte sortir des rails afin de se rendre en Colombie récupérer de la poudreuse.

Des baisers par milliers. 

Mél.  

Crédit photo : Jill Wellington sur Pixabay.

Publié par melaniebonnotauteure

Auteure et chroniqueuse littéraire.

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