Lettre 008
Lundi 26 décembre 2022
Cher Père Noël,
Rassure-moi, tu n’as pas vraiment cru que le 26 décembre au matin je serais apte à écrire une lettre pour te raconter la journée de Noël. Comme le résume parfaitement le Soprano, actuellement, je roule, roule, roule… Ce n’est pas pour rien que j’ai prévu une dernière lettre pour le 2 janvier.
Aujourd’hui, je vais plutôt te parler des derniers préparatifs de Noël. Parce que j’allais oublier un point essentiel, le ravalement de façade du jour J. Suite à mon crime de lèse-majesté de porter durant deux Noël la même tenue, La benjamine veille à nous envoyer, quelques jours avant les festivités, une photo de l’année précédente.
Personnellement, dans les réceptions de l’ambassadeur ce que je préfère ce sont les Ferrero Rocher. Tout l’apparat ça me passe largement au-dessus. Claquer mon livret A dans une robe trop serrée qui finira sur Vinted le surlendemain, très peu pour moi. Ne parlons pas de la facture du carrossier pour pimper my ride, enfin ma trombine. En ce qui concerne l’épilation, j’ai opté pour une esthétichienne (mi-esthéticienne, mi-toiletteuse pour chien, aucun poil ne lui résiste).
Comme je ne voulais pas me faire remarquer telle Mercredi Addams en plein milieu de la Marche des Fiertés, j’ai décidé de faire un effort (Ça mérite au moins une PS5 en récompense. Toujours pas ?! J’aurai essayé.). C’est donc avec un dégoût évident que j’ai regardé l’élection de Miss France en guise d’inspiration. Je cherche encore l’intérêt de défiler en bikini pour obtenir son ticket d’entrée pour la foire au boudin. Bref…
Cher Père Noël, j’ai chaussé mes escarpins, enfilé ma robe achetée avant la saison raclettes-fondues-papillotes (pas l’idée du siècle), et en avant les allers-retours entre le salon et la cuisine, tout en dandinant du popotin telles les oies dans les Aristochats. De l’avis de L’homme qui valait trois dinars c’était pas mal.
Prise d’un regain d’assurance, j’ai décidé de quitter mes lunettes (Quand on est miro comme une taupe borgne, on évite.). Dérivant quelque peu, j’ai marché sur la queue de Shiva qui, de douleur ou de colère (voire les deux et plus si affinités) a planté ses griffes dans mon Playtex. Wolverine n’aurait pas mieux filé un mauvais coton (enfin nylon) avec mes collants.
L’échec est cuisant, le désinfectant sur mes plaies l’est tout autant. Mais pourquoi un échec ? Je ne suis pas une femme à talons, à manucure, à maquillage, point barre ou carré (Tout dépend du côté de quel Raymond on se range.). Je dois tout de même concéder une légère coquetterie. Je possède un goût prononcé pour le parfum. De là à dormir nue avec seulement quelques gouttes de Chanel 5, il faudra me passer sur le corps pour faire la peau à mon pyjama en pilou (ou compter sur la prochaine canicule).
Petit Papa Noël, par rapport à l’état de ma jambe, on n’était pas vraiment sur une inspiration Geneviève de Fontenay. Ça faisait plutôt penser à un Van Helsing éméché jouant avec une lame émoussée. Il a donc fallu que je trouve en catastrophe une nouvelle tenue comportant un pantalon avec taille élastique (because les 13 apéros, 13 entrées, 13 plats, 13 fromages, et 13 desserts). Ma mère est pire que Jésus, elle te multiplie tout ce qui se mange.
Cher Père Noël, à toi, je peux bien avouer pourquoi je déteste les mondanités. S’il est de bon ton de reprocher aux fils de l’homme les crimes de leur père, les serpents les plus venimeux et persifleurs que j’ai croisés jusqu’à présent appartenaient tous à ma sororité. Puis, l’habit ne fait pas le moine, on ne juge pas un livre à sa couverture… bref, tout le monde il est beau.
Des baisers sur tes joues rebondies !
A la semaine prochaine pour une dernière lettre.
Mél.
Crédit photo : JL G sur Pixabay.