Chronique littéraire 008 : « Günther Anders & nos catastrophes » de Florent Bussy

TITRE : Günther Anders & nos catastrophes

AUTEUR : Florent Bussy

EDITION : Le Passager Clandestin

COLLECTION : Précurseur.ses de la décroissance

GENRE : Sciences humaines – Philosophie

128 pages

DATE DE PARUTION : 25 août 2020

Disponible en e-book et broché, sur internet et en librairies.

NOTE : 4/5

RESUME : « Infatigable pourfendeur de la bombe atomique, Günther Anders (1902-1992) qui préférait au titre de philosophe celui de « semeur de panique », a fait des catastrophes de son siècle le point de départ de ses réflexions.

Il a analysé le décalage périlleux, provoqué par la société industrielle, entre nos compétences techniques et nos facultés d’imagination. Alors que la technique rend infinie notre capacité de nuisance, notre aptitude à appréhender les conséquences de nos actes s’amoindrit ostensiblement.

En soulignant le caractère visionnaire de son œuvre, Florent Bussy nous rappelle que la peur est un instrument de lucidité et d’adaptation au présent face à l’imminence de catastrophes planétaires. »

AVIS : La croissance industrielle mènera-t-elle l’humanité à sa perte ?

Ce petit livre n’est pas un roman d’anticipation, mais juste le constat d’un homme qui a passé sa vie à étayer une thèse. Florent Bussy nous résume le travail de Günther Anders à la manière d’un scientifique vulgarisant ses travaux, permettant ainsi au grand public de saisir toutes les subtilités de notions philosophiques intéressantes mais qui paraissent souvent abstraites aux non-initiés.

Je trouve que cette collection est une excellente idée. Car on ne tombe jamais dans une trop grande simplification du propos, qui lui en ferait perdre son essence et prendrait le lecteur pour un simple d’esprit. Ici, tout l’intérêt est de donner à réfléchir sur les conséquences néfastes engendrées par une croissance rapide et sans limite, et sur l’importance de la décroissance pour sauver une humanité en péril.

J’ai été interpellée par la vision d’Anders, philosophe avant-gardiste, dont les écrits toujours d’actualité, résonnent d’un avertissement funeste dont nous ne saisissons, malheureusement, toujours pas l’urgence. Nous avons appris à nous servir du nucléaire comme d’une énergie dite propre, puis nous l’avons utilisé en tant qu’arme de destruction massive. Nous avons créé des machines-outils afin de soulager les ouvriers, puis nous avons licencié ces derniers. Nous avons appris à produire toujours plus et plus vite, au détriment d’une nature dont notre survie dépend.

Si j’ai beaucoup apprécié d’être ébranlée dans mes convictions et mes croyances populaires, et que je suis curieuse d’explorer les autres titres de cette collection, je dois tout de même mettre un bémol.

Premièrement, même si les interventions de l’auteur permettent de bien saisir les détails et le contexte, j’ai trouvé dommage de seulement effleurer certains sujets en lien avec le thème. Mais il est vrai que le format ne se prête pas vraiment à un élargissement du sujet.

Deuxièmement, la taille des caractères est très petite, même trop petite, ce qui rend cette ouvrage inaccessible à une grande partie du lectorat. J’insiste vraiment sur ce point car cela a, par moment, rendu ma lecture désagréable.

Mais que vous soyez étudiants, érudits, philosophes, historiens ou, comme moi, simples curieux, je vous invite à lire cet ouvrage.

Pour commander le livre, c’est par ici.

Retrouvez la collection Précurseur.ses de la décroissance sur le site de la maison d’édition.

Publié par melaniebonnotauteure

Auteure et chroniqueuse littéraire.

Laisser un commentaire