Chroniques 039 : « Roussalki » d’Alexandre Page

TITRE : Roussalki (Les Sirènes)  

AUTEUR : Alexandre Page         

EDITEUR : Autoédition

GENRE : Folklore – Légende – Gothique – Aventure

416 pages

DATE DE PARUTION : 7 juillet 2021

Disponible en ebook et en broché, sur internet.

NOTE : 5/5

RESUME : « Un lac mystérieux, un misérable village, un étrange voyageur, une comtesse maladive, une intrigante sorcière, un simple d’esprit et dans les confins de la Petite Russie, une légende qui les liera tous.

Avec Roussalki, Alexandre Page entraîne ses lecteurs dans la Russie du XIXe siècle à la poursuite des redoutables sirènes de la mythologie slave, mais dans cette effrayante descente aux enfers, le danger ne vient pas toujours de là où on l’attend. »

AVIS : Je suis rarement à l’aise avec les récits se déroulant dans les contrées slaves parce que c’est une culture que je connais peu. Cependant, en ce qui concerne cet ouvrage mes craintes ont rapidement été dissipées car les descriptions détaillées permettent une immersion totale dans l’intrigue.

Je me suis laissée guider par la plume particulièrement mélancolique d’Alexandre Page, dont le style recherché est comparable aux grands classiques de la littérature française. Pour autant n’ayez crainte, même si elle se déroule au XIXe siècle l’histoire ne sent pas la naphtaline. Il est à noter que le vocabulaire parfois très soutenu pourrait en déstabiliser certains.

L’auteur nous emporte dans un lieu glauque, angoissant, où les habitants semblent prisonniers de l’aura maléfique du lac où vivraient des roussalki, une sorte de sirènes. L’atmosphère du récit est empreinte d’une angoisse sourde et d’un suspense latent, que les mystérieux personnages et leurs lourds secrets entretiennent d’une main de maître. Les protagonistes possèdent chacun une personnalité propre et contribuent à donner à l’ouvrage une troublante véracité.

L’alternance entre les passages narratifs et les nombreux dialogues permet d’équilibrer le récit à la perfection. Le sujet demeure sombre mais des touches de légèreté et d’espoir viennent alléger le propos et parfois duper le lecteur.

Ce conte philosophique interroge sur la capacité de l’être humain à céder aux sirènes du mal pour son propre bien. Peut-on jouir de la liberté tout en restant prisonnier de sa propre conscience ? Aussi nobles soient-elles, devons-nous honorer nos intentions envers et contre tout ? Les sentiments les plus purs justifient-ils de commettre les pires ignominies ?

Quant à savoir si les roussalki sont un mythe ou une légende, il vous faudra suivre Vassili jusqu’à Tcherepitsa pour le découvrir.

Docteur en histoire de l’art, Alexandre Page est aussi l’auteur de « Partir, c’est mourir un peu », ouvrage finaliste du prix du jury des Plumes francophones 2019 présidé par Aurélie Valognes. « Roussalki » est son dernier roman paru à ce jour.

Vous pouvez vous procurer cet ouvrage par ici.

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Publié par melaniebonnotauteure

Auteure et chroniqueuse littéraire.

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